Les éléments de cet article ont été réfléchis et partagés avec @Laetitia Durand, une des partenaires du cabinet IMPUL’SANTE qui intervient aussi auprès des collectivités territoriales.

 

En matière de santé au travail, on distingue trois niveaux de prévention : primaire, secondaire, et tertiaire.

  • La prévention primaire cherche à intervenir en amont de manière à diminuer le risque d’exposition ou l’exposition du salarié à des risques identifiés. Il s’agira de mettre en place des actions touchant à l’organisation du travail, aux collectifs et relations de travail, au management, au fonctionnement des services. Ces actions visent à supprimer ou à réduire fortement les causes des situations génératrices de RPS.
  • Relèvent de la prévention secondaire les actions de prévention qui visent à « outiller » les individus qui leur permettront de mieux gérer les situations à risques. Toutes les sensibilisations et les formations à la gestion du stress et des situations de violence entrent dans ce champ de prévention. L’objectif est de renforcer les ressources personnelles pour faire face aux situations à risques.
  • Les actions de la prévention tertiaire sont d’ordre curatives lorsque le dommage a eu lieu. Il s’agit d’en limiter les conséquences sur les individus. En matière de RPS, il s’agira par exemple de mettre en place un accompagnement sur mesure qui vise à traiter le traumatisme ou le conflit. C’est dans ce champs d’intervention que s’est spécialisé le cabinet IMPUL’SANTE.

 

La problématique actuelle de la fonction publique sur les RPS est le passage du diagnostic au plan d’actions.

Cette difficulté tient au fait que la prévention des RPS ne passe pas seulement par « un état des lieux des RPS ». Elle constitue plutôt un axe d’un processus d’amélioration continue, au plus près des situations de travail qui doit être soutenu par une approche pluridisciplinaire, intégrant ainsi la ligne managériale et la prise en compte des problèmes et des pistes de solution exprimées par les agents. La prévention primaire des RPS dans la fonction publique gagnerait donc à dépasser l’unique champ « prévention » pour être pris en compte de manière intégrée dans les décisions nationales et locales.

 

Des besoins ont été clairement identifié par les administrations notamment en termes d’information et de sensibilisation aux RPS.

Lors de nos interventions, des problématiques rencontrées par les agents ont attiré notre attention.
Le premier facteur de risque psychosociaux identifié est la multi-hiérarchie. Certains agents ont trois responsables hiérarchiques ce qui induit des injonctions contradictoires.
Le second facteur est la qualité empêchée qui trouve son origine par le manque de moyens techniques et humains mis à disposition. Un grand nombre d’agents sont très investis dans leur travail et le manque de moyens engendre beaucoup de frustration. Attaquant ainsi leur système de valeur par rapport au service public.
Le troisième facteur est le manque d’accompagnement au changement, notamment le changement de statut ou la promotion. Passer du statut de fonctionnaire de l’état au statut de fonctionnaire territorial a pu engendrer un sentiment d’exclusion.
Le dernier facteur est le droit de réserve, les agents s’empêchent ainsi d’exprimer leurs problèmes liés aux situations de travail. Nous avons pu noter que les agents ne font pas toujours le lien entre le mal être ressenti et la situation de travail.

Des actions sont parfois mises en place dans les institutions en proposant des espaces d’expression ou des analyses de pratiques professionnelles, elles restent néanmoins insuffisantes.

 

Tribune rédigée par Virginie Boucher pour Acteurs Publics, le 28 septembre 2023